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COLLOQUES


UNE DISSIDENCE INTÉRIEURE ? LA LITTÉRATURE SOVIÉTIQUE EN RÉSISTANCE
Métamorphoses croisées « homme / animal » chez Zamiatine, Pilniak et Boulgakov

Tatiana Victoroff (Université de Strasbourg)


« La science ne connaît pas encore de moyen de transformer les animaux en hommes. J’ai bien essayé, mais sans succès, comme vous voyez » constate le professeur Preobrajenski dans « Cœur de chien » de Boulgakov. Ce que le professeur qualifie d’échec est pourtant une opération tout à fait extraordinaire : un chien, à qui l’on a transposé l’hypophyse d’un homme qui venait de mourir, s’est peu à peu mué en homme. Si Preobrajenski ne voit pas là un succès, c’est que le nouvel être « a parlé un certain temps, puis il s’est mis à régresser vers son état d’origine. L’atavisme. »1.

 

Ce mot revient, explicitement ou implicitement, dans de nombreux récits de la littérature russe des années 20 pour évoquer la persistance des défauts et qualités des êtres humains à travers les générations et la difficulté de créer l’ « homme nouveau » annoncé par l’idéologie révolutionnaire. Le narrateur de Nous autres, de Zamiatine, chroniqueur de l’« Etat Unique » qui mène sa narration « depuis l’avenir », note à propos de ses mains qu’ « elles sont toutes poilues – un stupide atavisme »2. Dans un autre récit du même auteur, des hommes-mammouths habitent les appartements pétersbourgeois transformés en cavernes et mêlent bizarrement leur intelligence et leur culture avec des comportements animaux3, tandis que chez Pilniak des hommes-loups (les moujiks, la campagne, la révolte spontanée) affrontent des hommes-machines (les prolétaires, la ville, le parti communiste)4.

On voit ainsi apparaître dans la littérature soviétique tout un bestiaire humain où l’homme perd son apparence et surtout sa qualité d’être humain.

Les trois auteurs cités, Mikhaïl Boulgakov, Eugène Zamiatine et Boris Pilniak partagent le destin de « diables de la littérature soviétique », selon l’expression de l’un d’eux5. Au-delà des multiples correspondances littéraires qui les rapprochent, ils étaient liés par une solide amitié et une solidarité face aux attaques de la critique officielle. Leurs destinées mêlent de façon paradoxale de grands succès et des persécutions sévères. Tous trois sont au cœur des plus grandes batailles et des plus grands scandales littéraires de l’époque (rappelons « l’affaire Pilniak-Zamiatine » en 1929 suite à la publication de L’Acajou et de Nous autres à Berlin6, ou l’interdiction de certaines pièces de Boulgakov et Zamiatine). Tous trois finissent par s’adresser à Staline au début des années 30 pour demander l’autorisation d’émigrer, avec des fortunes diverses mais symptomatiques de la situation de la littérature sous le joug du régime soviétique : Zamiatine meurt en exil à Paris en 1937 ; Pilniak est fusillé un an plus tard sous prétexte d’espionnage ; enfin Boulgakov, qui désespère de se voir publié, meurt la même année 1938 à Moscou dans une grande solitude. Tous trois sont surtout liés par leur scepticisme affiché vis-à-vis de l’idéologie officielle. Au travers des multiples métamorphoses homme-animal, ils ironisent sur les diverses tentatives d’amélioration de l’humain et s’interrogent sur leurs conséquences au niveau individuel et surtout sur le plan de l’évolution et du sens de l’Histoire.

Un univers de dragons

Le thème de l’ « homme nouveau » cher à l’idéologie, cet homme idéal de la nouvelle société, est un sujet récurrent chez nos trois auteurs et la cible privilégiée de leur ironie.

Zamiatine, dans Nous autres, un roman d’anticipation qu’il n’a jamais pu publier en Russie mais dont la difficile publication à l’étranger lui a valu de nombreuses tribulations, met en scène tout un troupeau d’hommes formés selon les principes de l’« Etat Unique ». Cette absence d’individualité et une animalité qui lui est liée apparaissent chez Zamiatine bien avant Nous autres, par exemple dans son récit Dragon, écrit en 1918 et devenu, comme Nous autres, rapidement célèbre en Occident, alors que les lecteurs russes ne le découvriront que 70 ans plus tard7. Dans un Saint-Pétersbourg glacé et brûlant, délirant, on voit apparaître le monde des « hommes-dragons ». Le personnage principal, un « dragon armé d’un fusil », « existe temporairement » dans un tramway qui « file vers l’inconnu ». Ce personnage, homme sans visage, plat et vide, s’occupe à expédier les « gueules d’intellectuels » dans « le Royaume des Cieux […] sans correspondance »8.

Le processus de déshumanisation culmine dans le récit de Pilniak, Le Conte de la Lune non éteinte9, avec la perte ansi standards de toute volonté propre. Dans une allusion transparente à la mort de Frounze, on y voit le « vieux soldat de la révolution » Gavrilov accepter sur ordre une opération dont il sait qu’elle est inutile et n’a d’autre but que de le tuer. Il se présente pourtant à l’heure dite et se couche sur la table d’opération sous le scalpel du chirurgien-bourreau comme un mouton qui ne bronche pas sous le couteau du boucher. Comme le héros du Mauser de Heiner Muller, il finit broyé par la « meule révolutionnaire » qu’il a fidèlement servie. Il accepte sans discuter son rôle de victime car désormais « la révolution n’a plus besoin [de lui]. Elle a besoin de [sa] mort »10.

Ce roman à clé fut immédiatement déchiffré, le tirage confisqué et Vronsky, à qui le récit est dédié, se sentit obligé de dénoncer cette interprétation de Frounze mourant sur l’ordre de Staline – « l’Homme-qui-ne-se-courbe-pas ».

Si Pilniak montre l’achèvement tragique de ce processus de « renouvellement radical » de l’être humain, avec Boulgakov, dans Cœur de Chien, dont le seul exemplaire du manuscrit fut confisqué par le GPU, nous assistons à une autre opération, destinée cette fois non à supprimer, mais à faire renaître un être humain, précisément un de ces « hommes nouveaux » de la société soviétique puisqu’il s’agit d’un prolétaire. Cet homme, malencontreusement tué d’un coup de couteau au cours d’une rixe, est ramené à la vie par le scalpel du docteur Preobrajenski. A vrai dire, ce dernier, médecin de renommée internationale dont le nom signifie « transfiguration », n’attendait nullement un tel miracle : il cherchait, plus banalement, le secret du rajeunissement et voulait « améliorer la nature humaine ». Pour ses expériences il a choisi le premier venu : un querelleur, voleur récidiviste « trois fois jugé », « joueur de balalaïka dans les guinguettes ». Le « brave chien » sur qui est effectué l’implantation prend peu à peu une forme de plus en plus humaine et, à l’horreur grandissante du professeur, revient à toutes les mauvaises habitudes du propriétaire de l’hypophyse et devient une menace pour ceux qui l’entourent.

L’homme nouveau par la chirurgie

L’opération chirurgicale apparait ainsi comme le symbole de la métamorphose totale, métamorphose achevée par la renaissance ou les funérailles, ou en cours comme pour les « numéros » de Zamiatine qui, eux aussi, subissent dans Nous Autres, une « opération volontaire imposée » destinée cette fois à guérir de la « fantaisie » ou d’ « une quelconque âme » (notes 15 p. 40).

Explicitement parodique chez Zamiatine (la salle d’opération comparée au tribunal de l’Inquisition, p. 90), profondément tragique chez Pilniak (l’intervention chirurgicale, sous le prétexte de sauver la vie, est destinée à tuer), elle semble chez Boulgakov véritablement servir l’humanité, avec le noble but de prolonger la vie. Pourtant, la description sanguinolente qui frappe par ses correspondances avec le texte de Pilniak, révèle qu’il s’agit au fond du même acte de meurtre : dans les deux cas le patient est « enchainé à la table », le corps du chien est déchiré par des crochets (p. 236), tandis que Pilniak décrit comment l’estomac de Gavrilov est littéralement arraché (p. 79-80). Dans les deux récits le chirurgien qui ressemble au début de l’opération au sacrificateur officiant le mystère du retour à la vie, apparaît clairement à la fin comme un bourreau : Preobrajenski et son collègue s’agitent « comme des assassins pressés par le temps » (p. 236).

La violence de l’écriture dégage bien l’absurdité du projet dirigé en réalité contre l’homme et contre la nature et dont les conséquences ne tardent pas à se manifester.

En effet, si la métamorphose physique de Charik (le chien) en Charikov (le nouvel être) est rapide et miraculeuse : la queue se détache, bientôt « il se tient fermement sur ses pattes postérieures […], sur ses pieds » (p. 244) se corrige le narrateur, sa transformation sur le plan moral est, elle, beaucoup plus problématique (le premier mot que prononce la chimère est « bistrot ») et, en fin de compte, se révèle une impasse : complètement asocial, ce Charikov ajoute à ses pires atavismes humain, les instincts les plus sauvages du chien. Il inaugure son retour à la société en s’inventant une nouvelle profession : « directeur effectif de la sous-section Epuration des animaux errants de la ville de Moscou » (p. 286), autrement dit tueur de chats. Non pas qu’il soit redevenu un chien : le professeur ne cesse de regretter d’avoir transformé « le chien le plus gentil en une ordure à vous faire dresser les cheveux sur la tête » (p. 180). Charikov « n’a plus un cœur de chien, mais bel et bien un cœur humain. Et le plus crapuleux qui soit dans la nature » (p. 283). Ce nouveau monstre se dresse non seulement contre son Frankenstein mais, armé d’un revolver, devient une menace pour la nouvelle société représentée dans l’action par un groupe de quatre prolétaires qui le reconnaissent tout d’abord comme l’un des leurs. Ils déchantent bientôt : Charikov ne veut pas « lutter pour la révolution », ni combattre les « vautours de l’impérialisme » (p. 257). Le « chien muni d’une balalaïka » de Boulgakov n’est pas le « dragon armé d’un fusil » de Zamiatine, pourtant « l’avenir radieux » qu’il annonce n’est pas moins inquiétant.

Cette tribu d’hommes-animaux qui « file vers l’inconnu », pour revenir à la métaphore de Zamiatine, amène nos auteurs à réfléchir sur les conséquences de ces métamorphoses sur le plan de l’Histoire.

Déchiffrer l’Histoire

Le tramway, symbole de la révolution, devient incontrôlable chez Zamiatine et se précipite « hors du monde », métaphore du caractère spontané et permanent de la révolution selon l’auteur. Chez Boulgakov, qui reprend la même image dans le Maître et Marguerite, il « pique du nez », stoppant net sa course et tuant Berlioz au passage11.

L’image de la catastrophe ou de l’impasse révolutionnaire est encore plus claire chez Pilniak qui représente la révolution comme une tempête de neige au milieu de laquelle apparaît « une main noire, violente, […] métallique, étatique enserrant tout dans ses doigts crispés » (Machines et Loups). « La révolution est finie et tout le monde a la gueule de bois – écrit Pilniak à Zamiatine en cette année 1924 – il faut dresser le bilan, et dans ce bilan il apparaît que la Russie reste aujourd’hui telle qu’elle était il y a cent ans, et la Russie n’est pas à Moscou ou à Pétersbourg, mais là où il n’y a personne que des animaux »12.

Ce « monde qui a déraillé » finit par se mouvoir à rebours, ce dont témoignent les mammouths de Zamiatine ou Charikov qui « se tient sur l’échelon inférieur de l’évolution » (p. 116-117). Le monde du Conte de la lune non éteinte apparaît, par contraste, très moderne : tout y est parfaitement rectiligne et fonctionne comme un mécanisme programmé sous la main de fer de l’ « Homme-qui-ne-se-courbe-pas » et qui l’enserre dans des « tentacules de fils téléphoniques ». La déshumanisation se manifeste ici comme une mécanisation, une robotisation où la volonté humaine est abolie.

Le processus d’animalisation de l’homme est souligné par la transformation de l’espace domestique en « anti-maison » selon la terminologie de Iourij Lotmann13 : en caverne ou en cage chez Zamiatine, en appartement communautaire chez Boulgakov, en maisons anonymes et muettes où le temps s’arrête chez Pilniak.

Cette déformation du chronotope, qui ne laisse plus à l’homme de lieu de vie, est en fait plus tragique que le simple retour en arrière que pourraient laisser croire les multiples références à l’aube des temps. Il s’agit plutôt d’une fuite en avant vers un avenir affecté du signe moins.

Sans espoir ?

Est-il encore temps d’arrêter ceux qui « filent vers nulle-part » ? La métamorphose est-elle réversible ?

Rien n’est plus simple chez Boulgakov, où une nouvelle opération chirurgicale refait de Charikov le petit chien Charik, tranquillement assis aux pieds de son maître : le récit revient au début. Zamiatine montre l’inversion du processus comme une possibilité intérieure quand l’humain, qui ne disparaît jamais complètement, se manifeste sous l’animal : lorsqu’un moineau frigorifié surgit soudain du brouillard dans le tramway, le dragon jette son fusil et se met à réchauffer l’oiseau et lorsque ce dernier reprend vie et s’envole, la gueule fumante du dragon s’ouvre en une forme de sourire. S’entrouvre ainsi dans le monde des dragons une brèche vers celui des humains.

Le récit de Pilniak semble rester sans issue, son nouveau monde parait figé sous l’éclairage de la lune et les hurlements des sirènes d’usines – un décor expressionniste qui reviendra notamment chez Malraux dans la Condition humaine avec le même type d’interrogation. Pour Pilniak, «  il est impossible d’arrêter le temps, impossible de revenir en arrière »14. Pourtant, même dans cette tragédie en forme de cri, il reste quelques petits signes à déchiffrer qui laissent entrevoir un espoir. Les maisons inébranlables se mettent à vaciller ; la lune, qui suivait Gavrilov à la veille de l’opération, revient pour observer l’ « Homme-qui-ne-se-courbe-pas » rendre visite à son cadavre. Elle devient ainsi un témoin, la narratrice du Conte de la lune non-éteinte, qui ne cesse de raconter à chaque réapparition ce qu’elle a vu et qui ne laisse jamais en paix « la ville, l’âme de la ville [qui] hurle » (p. 95). Pour Pilniak, selon un autre récit écrit au même moment, « il est très difficile de tuer un homme, mais il est beaucoup plus difficile encore de passer par-dessus cette mort »15 : la mémoire de l’assassin garde pour toujours une part « de ténèbres impénétrables » qui le détruit, de même la meule de la révolution finit par engloutir ceux qui la font tourner et se condamne ainsi à l’anéantissement. Selon un mécanisme d’autodestruction semblable, le prolétaire Charikov de Boulgakov, met en danger le système même qui l’a engendré.

Conclusion 

Ainsi nos auteurs démontrent par l’absurde les contradictions internes de la révolution puis du système soviétique, mettant en évidence leurs conséquences immédiates qui préfigurent leur destin final. Ils invitent, par une lecture à plusieurs niveaux, leur lecteur à un déchiffrement de l’histoire et du discours au-delà des apparences et des faux-semblants des stéréotypes officiels. Ce processus est explicité par Pilniak qui, par de multiples répétitions, présente le même fait tragique de diverses façons : « Gavrilov mourut » ; « il était clair que Gavrilov devait mourir sur la table d’opération » ; « Gavrilov mourut – c’est-à-dire que le professeur Lozovski sortit de sa chambre avec une feuille de papier blanc et, inclinant la tête, annonça tristement et solennellement que, à son grand regret, le commandant de l’armée malade, le citoyen Nikolaï Ivanovitch Gavrilov, s’était éteint à zéro heure dix-sept minutes du matin » (p. 85). « Il sabre à coups de iambes » : on peut se souvenir à propos de Pilniak de la formule du narrateur de Nous autres de Zamiatine (p.70). Chez celui-ci la lecture à niveaux multiples reste implicite mais omniprésente : le narrateur chante l’Etat Unique avec une telle insistance qu’il fait immédiatement naître des contres-arguments chez le lecteur. Chez Boulgakov l’invitation à déchiffrer la vraie nature du système passe par le rire – on reconnaît l’appel gogolien à résister par le rire16 contre toute forme d’atteinte à la liberté de penser. Ce coté subversif et même dévastateur du rire est également souligné par Zamiatine : « le rire est la plus terrible des armes, on peut tout tuer par le rire, même le meurtre » (p. 209).

Comme dans l’Etat de Siège de Camus, une voix suffit pour que la machine commence à se gripper17. Une voix qui fait intervenir, outre le rire, d’autres éléments subversifs : un principe irrationnel irréductible dans un monde parfaitement et logiquement organisé, « une lune inutile » ou encore un moineau frigorifié qui ramène le dragon à sa qualité d’être humain.

Dans le « Royaume de la Bête » prédit par Merejkovski dès 190818 et dont nos auteurs constatent l’avènement, ils témoignent de la persistance des atavismes humains. C’est dans ce sens que le mot apparaît en fin de compte chez Zamiatine : « les mains poilues » sont un lien avec le monde « des anciens », et donc avec un reste d’humanité. Le poète Nazim Himet écrit :

Il n’est pas d’ombre sur la terre de la grande humanité
Pas de lanterne dans ses rues
Pas de vitres à ses fenêtres
Mais elle a son espoir la grande humanité
On ne peut pas vivre sans espoir19

C’est cet espoir que, derrière l’humour ou le tragique, laissent entrevoir nos auteurs, et c’est cet espoir qui finit par ébranler les maisons inébranlables de l’Etat rationnel mais inhumain.



1Mikhaïl Boulgakov, Cœur de chien (trad. du russe par Françoise Flamant), in M. Boulgakov, La Garde Blanche, Paris, Gallimard, bibliothèque de la Pléïade, 1997, p.297. Toutes les citations suivantes renvoient à cette édition.

2Evgueni Zamiatine, Nous autres (trad. du russe par B. Cauvet-Duhamel), Imaginaire, Gallimard, 1971, p. 21.

3Evgueni Zamiatine, La Caverne (trad. du russe par Marie-Chantal Masson-Beauchet et Jacques Catteau), Editions l’Age d’Homme, 1989.

4Boris Pilniak, Machines et loups  (en russe), Munich, Wilhelm Fink Verlag, 1971.

5Mikhaïl Boulgakov, Evgueni Zamiatine, Lettre à Staline (trad. du russe par Marianne Gourg), Solin, 1989, p. 60.

6 Voir Jean-Pierre Morel, « L’affaire Pilniak-Zamiatine (sept.-dec.1929) », in : Le roman insupportable, Editions Gallimard, 1985, p. 250-268; Alexandre Galouchkine, « Delo Pilniak – Zamiatine : predvaritel’nye itogi rassledovanija » (L’affaire Pilniak-Zamiatine : premiers résultats de l’enquête) , in Novoe o Zamiatine, Moskva, MIK, 1997, p. 89-146.

7Evgueni Zamiatine. « Dragon » (en russe), in Œuvres de E. Zamiatine en 3 volumes, Moskva, « Russkaia kniga », 2003, vol. II, s. 473-474. Le récit, publié le 4 mai 1918 dans le magazine « Delo naroda » est rapidement devenu inaccessible et n’a été republié en Russie qu’en 1988. Voir Endrus E., « Relations entre les œuvres de Boulgakov et de Zamiatine » (Vzaimosviaz’ tvortchestva Boulgakova i Zamiatina), Вестник СпбГУ, сер. 2, 1992, вып. 2 № 9, p. 78.

8« Dragon », Op.cit, p. 473

9Editions Champ libre, trad. du russe par Michel Pétris, Paris, 1972. Toutes les citations suivantes renvoient à cette édition.

10Heiner Muller, Horace – Mauser – Héraclès 5, Les Editions de Minuit, 1979, p. 45

11Voir sur ce sujet Endrus E., Op. cit, p. 76-82.

12Pilniak-Zamiatine : correspondance, in Nache nasledie (Notre héritage), 2004, № 69, p. 90.

13Iourij Lotmann, « Simvolitcheskie prostranstva » (Espaces symboliques), in Vnytri myslinykh mirov, Moscou, 1996, « Les langages de la culture russe » (Iazyki russkoj kul’tury), p. 264-265; Isbrannye stati (Articles choisis), vol. I, Tallinn, 1992, p. 457-458.

14Jean-Pierre Morel, « Pilniak et l’énigme du social », Quinzaine Littéraire, 1978, № 287, p. 9.

15« Bez nazvania » (« Sans titre ») in : Boris Pilniak, Isbrannoe, Moskva, Pravda, 1990, p. 3.

16Nicolai Gogol, La sortie du théâtre après la représentation d’une nouvelle comédie (trad. du russe par André Markowicz), Babel, 2006, p. 604-605.

17Albert Camus, l’Etat de Siège, Paris, Gallimard, Folio théâtre, 1998, p. 179

18Dimitri Merejkovsky, « Griaduchij Kham » in : Bol’naia Rossia, Leningrad, Editions de l’université de Leningrad, 1991, p. 42-43

19Nazim Himet, C’est un dur métier que l’exil... Pantin, 1999, Le Temps des Cerises, p. 210.



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- Auteur : Tatiana Victoroff (Université de Strasbourg)
- Titre : Métamorphoses croisées « homme / animal » chez Zamiatine, Pilniak et Boulgakov
- Date de publication : 21-01-2012
- Publication : Revue Silène. Centre de recherches en littérature et poétique comparées de Paris Ouest-Nanterre-La Défense
- Adresse originale (URL) : http://www.revue-silene.comf/index.php?sp=comm&comm_id=93
- ISSN 2105-2816