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Séminaire « Des dispositifs désirants »
Désir de langage et « aventure de lignes ». Littérature et peinture chez Baudelaire, Hofmannsthal et Michaux
« Images, théâtre, écriture, dessin »
Séminaire du 18 février 2005

Monitrice, Université de Paris VII, Doctorante, allocataire de recherches, Université de Paris X-Nanterre
Le texte littéraire comme dispositif désirant déploie un espace de métamorphose du désir de langage, qui peut entraîner la recherche d'autres formes d"expression. Les comparaisons et confrontations entre les arts se développent de plus en plus, ce qui semble être la caractéristique de l’évolution de la littérature depuis le romantisme[1]. Contrairement à la musique, la littérature et la peinture ont en commun d’être deux modes de représentation, deux redoublements de la réalité, et à ce titre leurs rapports sont historiquement à la fois de concurrence et de « correspondance ».  L’époque classique affirmait que « la peinture est une poésie muette, la poésie une peinture parlante ». C’est au XIXème siècle que les répercussions du Laocoon de Lessing et le développement de l’art moderne[2], que chaque art commence à revendiquer sa spécificité et que parallèlement les échanges, rendus possibles par la différence manifeste, se multiplient selon la notion baudelairienne de « correspondance ».  Depuis cette époque et notamment le courant réaliste, la peinture s’est donc affranchie de la tutelle littéraire, a cessé de s’élaborer à partir de sources écrites pour affirmer la singularité de ses moyens et de sa finalité. On remarque que cette autonomisation progressive de la peinture s’est justement accompagnée d’une fascination grandissante de la littérature pour les mystères de la création picturale. La littérature peut alors chercher dans la peinture une nouvelle source d’inspiration, soit par confrontation de la différence de représentation, soit par attraction pour l’autonomie esthétique de la peinture. 

[1] « Dans l’évolution la plus récente, les frontières entre les genres artistiques fluent les unes dans les autres, ou plus précisément : leurs lignes de démarcation s’effrangent », Adorno in « L’art et les arts », conférence donnée à l’Académie des arts de Berlin le 23 juillet 1966, publiée pour la première fois dans Anmerkungen zur Zeit n° 12, Berlin, 1967, repris dans le recueil L’Art et les arts, éd ; Desclée de Brouwer, 2002.

[2] Baudelaire : "Qui dit romantisme dit art moderne, - c’est-à-dire intimité, spiritualité, couleur, aspiration vers l’infini”, Salon de 1846, OC, Pléiade, Gallimard, 1976, p. 415.



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- Auteur : Joanna Rajkumar
- Titre : Désir de langage et « aventure de lignes ». Littérature et peinture chez Baudelaire, Hofmannsthal et Michaux
- Date de publication : 30-08-2006
- Publication : Revue Silène. Centre de recherches en littérature et poétique comparées de Paris Ouest-Nanterre-La Défense
- Adresse originale (URL) : http://www.revue-silene.comf/index.php?sp=liv&livre_id=43
- ISSN 2105-2816