Le motif du livre fatal dans le roman postmoderne : L'Arc-en-ciel de la gravité de Thomas Pynchon, Le Nom de la Rose d'Umberto Eco, Mon Nom est Rouge d'Orhan Pamuk
Elise Duclos, Paris Ouest Nanterre La Défense
Que peuvent bien avoir en commun un des premiers romans postmodernes américains, L’arc-en-ciel de la gravité de Thomas Pynchon, paru en 1973 - un roman qui se déroule à la fin de la seconde guerre mondiale à Londres puis dans toute l’Europe, et qui suit les mésaventures et pérégrinations du lieutenant américain Tyrone Slothrop dont les déplacements présagent les impacts des fusées allemandes ; le best-seller d’Umberto Eco, Le Nom de la rose, paru en 1980, roman policier médiéval qui plonge le lecteur au début du XIVème siècle dans une abbaye bénédictine du nord de l’Italie, en pleine controverse théologique sur les thèses franciscaines, et le roman historico-policier Mon nom est Rouge du turc Orhan Pamuk, nobélisé en 2006, et qui raconte l’histoire des peintres enlumineurs de l’atelier impérial chargés, dans l’Istanbul ottomane de la fin du XVIe siècle, de préparer en secret un mystérieux livre pour célébrer la grandeur du règne de Mourad III ? La puissance narrative du livre fatal vient sans doute de ce qu'il combine le canevas narratif très populaire de la malédiction à la force d'une fascination culturelle pour le vieux grimoire, le livre de magie. Il est l'expression d'un sort fatal qui s'abat de manière aveugle et surnaturelle sur les protagonistes. Dans nos romans, le livre est « fatal » au sens où il sème la mort parmi les personnages. « “Il y a un criminel parmi les peintres” »i affirme Enishte Effendi dans Mon Nom est Rouge. Sa fille Shékuré presse Le Noir de finir le livre car « “Tous ces événements sinistres autour de nous ont ce livre pour origine.” »ii Le livre est la source des crimes et des «événements sinistres », mais le texte joue avec le topos de la malédiction sans l'accréditer véritablement. La causalité surnaturelle est dégradée en une malignité individuelle, car ce sont bien les « peintres » qui « “s'assassinent entre eux” »iii, nous dit un personnage.
(c'est-à-dire, pour l'asile) Pointsman, dans une ironie toute postmoderne, repère le caractère éculé d'un motif populaire, rapportant la « malédiction du livre » à la « malédiction de la momie » : une malédiction se serait abattue sur les explorateurs qui découvrirent le tombeau de Toutankhamon en novembre 1922. En 1945, période à laquelle s'exprime le personnage, le cinéma hollywoodien avait déjà popularisé le motif : La Momie de Karl Freund en 1932, La Malédiction de la momie de Leslie Goodwins en 1944 ; la littérature populaire s'est aussi emparée de cette légende avec L'Aventure du tombeau égyptien d'Agatha Christie en 1923, et Les Sept boules de cristal dans la série Tintin en 1943. Il y a chez Pynchon une dimension métatextuelle qui signale le jeu avec ce motif, qui relève au milieu du XXe siècle du lieu commun culturel. Le motif de la malédiction se marie avantageusement avec le schéma narratif de l'enquête policière. Elle introduit dans la compréhension d'événements donnés comme surnaturels, la logique empirique et rationaliste de l'enquêteur. Ainsi, le motif de la malédiction serait à mi-chemin entre le récit fantastique dans lequel sont rapportés des phénomènes surnaturels, et l'enquête policière sur ces mêmes phénomènes. Une enquête dont le but est souvent de dévoiler une supercherie, de dénoncer une mystification, dans un esprit de sécularisation et de rationalisation des croyances superstitieuses héritées du folklore. En nommant son héros Guillaume de Baskerville, Eco le place sous les auspices de Conan Doyle par la référence au Chien des Baskervilleix ; ce nouveau Sherlock Holmes est flanqué d'un Watson en jeune novice bénédictin. Mais il tient aussi du Dupin de La lettre volée d’Edgar Allan Poex lorsqu'il ne parvient pas à reconnaître l'objet de sa quête dans le livre qu'il a sous les yeux. Quoiqu'il en soit, il est de cette même famille de « ratiocinateur », au sens où Poe l'emploie dans les « contes de ratiocination ». La logique de l'enquête est pleinement exploitée dans Le Nom de la rose ; en revanche, elle est moins centrale dans Mon Nom est Rouge, même si elle structure la narration, et elle est absente de L’arc-en-ciel de la gravité. On peut dire que pour les romans d'Eco et de Pamuk, la logique de l'enquête entre en concurrence avec la logique de la fatalité. La rationalisation des faits vise à en conjurer le déploiement inexorable, ou à en dénoncer l'imposture. La tension dramatique se concentre alors sur la fin de l'histoire et théâtralise l'excipit du roman dont le lecteur attend la résolution de l'intrigue, en même temps qu'il redoute l'exhaustion de la fatalité. Une dernière modalité diégétique homogénéise pourtant le motif dans notre corpus : indépendamment de l'enquête criminelle, le livre est intensément recherché par tous les personnages. Les manœuvres immorales, illégales et criminelles des moines-copistes pour se procurer le livre attestent de sa désirabilité. Adelme se suicide pris de remords après avoir échangé le secret de l'emplacement du livre d'Aristote contre son vœu de chasteté à Bérenger, l'aide-bibliothécaire lubrique. Guillaume lui-même semble pris de cette fièvre passionnée pour le livre lorsqu'il martèle, lors de sa confrontation finale avec Jorge, son désir impérieux de voir le livre : « “Je veux voir le livre que tu as dérobé là-bas […] Je veux voir le deuxième livre de la Poétique d'Aristote, celui que tout le monde croyait perdu ou jamais écrit, et dont tu conserves peut-être l'unique exemplaire” »xiii. Dans Mon Nom est Rouge, l'assassin dérobe chez l'oncle, après l'avoir assassiné, la dernière miniature du livre, réputée particulièrement blasphématoire, et qu'il brûle de curiosité de voir. Finalement, il se représentera lui-même à la place du Sultan, au centre de l'univers, à la manière européenne, mais c'est un douloureux échec: il ne fait que singer l'art occidental. Dans L’arc-en-ciel de la gravité, le livre est tellement désiré qu'on en organise la rotation, de manière à en régler la jouissance. Un des « sept propriétaires du Livre » s'exprime : « “Si vous demandez à Mr. Pointsman de quel livre il s'agit, il vous sourira d'un petit air affecté. Ce Livre mystérieux passe entre les mains de ses différents propriétaires, on change toutes les semaines.” »xiv Ce motif romanesque, dont on vient de voir l'efficacité narrative et dramatique, est investi d'enjeux philosophiques convergents: dans Le Nom de la rose et Mon nom est Rouge, il sert un questionnement esthétique sur les représentations interdites ; dans Le Nom de la rose et L’arc-en-ciel de la gravité , il sert un questionnement métaphysique sur la nécessité et le déterminisme. Deuxième convergence, le livre fatal, dans Le Nom de la rose comme dans L’arc-en-ciel de la gravité, se fait métaphore de la Nécessité, selon un topos culturel qui relève presque du cliché. Les romans réactivent et narrativisent ce topos culturel. L'époque historique du Nom de la rose se vit comme un temps du déclin, où les « nains » ont succédé aux « géants »xxiii. Les prédicateurs voient dans les troubles sociaux et politiques contemporains les signes avant-coureurs de l'apocalypse. La temporalité romanesque se concentre sur cette fiction temporelle de la téléologie apocalyptique: les sept journées romanesques sont les « sept derniers jours »xxiv avant l'arrivée de l'antéchrist, de la bête immonde. Les moines de l'abbaye vont donc rapidement rapporter la série des crimes à l'arrivée de l'antéchrist. Alinardo met en garde contre la « quatrième trompette »: « Je lui demandai comment lui était venu à l'esprit que la clef de la série des crimes se trouvait dans le livre de la révélation. Il me regarda étonné : “ Le livre de Jean offre la clef de tout! ” »xxv Et de fait, le récit déploie le programme narratif de ce « livre fatal » qu'est l'Apocalypse, suivant docilement la série des cataclysmes annoncés par les sept trompettes. Adelme retrouvé dans la neige et la grêle, Venantius dans une jarre de sang, Bérenger dans l'eau... L'assassin suit « la dictée du livre de l'Apocalypse » ; il « réalis[e] les paroles du livre » xxvi. La temporalité romanesque de cet univers régi par une téléologie apocalyptique est celui du « trop tard » : Guillaume comprend trop tard: l'abbé est déjà prisonnier dans le boyau souterrain qui mène au finis Africae ; il est trop tard pour sauver le seul exemplaire du livre II de la Poétique d'Aristote: « Trop tard. L'Aristote, en somme ce qui en était resté après le repas du vieillard, avait déjà pris feu.»xxvii Cette temporalité manifeste le caractère implacable de la « machine infernale ». La fatalité apocalyptique est secondée par un meurtrier qui se prend pour l'assistant, le serviteur du destin, et qui justifie son entreprise par l'inspiration divine de ses desseins, chez Eco comme chez Pamuk. Les trois romans mettent donc en œuvre un jeu sur un lieu commun culturel, un topos de la culture populaire: la malédiction, le livre magique, qui est l’espace où se déploie une réflexion philosophique tantôt esthétique, tantôt métaphysique. Ce qui rapproche in fine ces deux types de représentation, c'est le livre comme représentant de la Loi. Il est toujours impliqué dans un jeu dialectique de transgression de la loi. Paradoxalement, l'accès au livre interdit, à la représentation interdite (la peinture européenne, les thèses pavloviennes, les thèses aristotéliciennes), sont punies par le Livre (c'est-à-dire une Nécessité archaïque, vengeresse). Cela tient sans soute à la plasticité du Livre comme symbole lié à la loi. La resémantisation narrativisée d’un topos de la culture populaire par ces questionnements philosophiques apparaît comme un des traits du roman postmoderne, s'il est vrai que celui-ci se caractérise par un dialogue entre le haut et le bas culturel. Il faudrait encore introduire des distinctions entre les romans de Pamuk et d’Eco, où le motif est central et où la dramatisation narrative qui lui est lié joue à plein, ce qui a sans doute largement contribué à faire des deux romans des best-sellers ou des romans de la littérature globale, et le roman de Pynchon, qui ne convoque le motif que pour l’évacuer, et pour déjouer ses potentialités dramatiques dans un refus d’une linéarité narrative univoque et d’un certain confort de lecture. Notes i. Orhan Pamuk, Mon nom est Rouge, trad. Gilles Authier, Gallimard, 2001, p. 296 ; Orhan Pamuk, Benim Adım Kırmızı, İletişim Yayınları, Istanbul, 1998, p.189 : «“Nakkaşlar arasında bir cani var. ” »
ii. Orhan Pamuk, Mon nom est Rouge, op.cit., p. 276 ; Orhan Pamuk, Benim Adım Kırmızı, op.cit., p.175 : « “Çevremizde dolaşan uğursuzluk, hep bu kitap yüzünden.” »
iii. Orhan Pamuk, Mon nom est Rouge, op.cit., p.241 : « “Et à cause des miniatures de ce livre, les peintres s’assassinent entre eux” » ; Orhan Pamuk, Benim Adım Kırmızı, op.cit., p.153 : « “O kitaptaki resimler yüzünden nakkaşlar birbirlerini öldürüzor” ».
iv. Umberto Eco, Le Nom de la Rose, trad. Jean-Noël Schifano, Grasset, 1985, p. 452 ; Umberto Eco, Il nome della rosa, op.cit., p.449 : « “ Tutto si svolge intorno al furto e al possesso di un libro, che era nascosto in finis Africae, e che ora è tornato laggiù a opera di Malachia, senza pero, lo avete visto, che la sequenza dei crimini si sia interrotta.” ».
v. Umberto Eco, Le Nom de la Rose, op.cit., p.455 : « “ Vous, vous m’avez parlé d’une histoire bizarre, d’une incroyable histoire. Un livre interdit, pour lequel on occit à la chaîne, quelqu’un qui sait ce que moi seul devrait savoir... Contes à dormir debout, extrapolations insensées.” » ; Umberto Eco, Il nome della rosa, op.cit., p. 452 : « “Voi mi avete parlato di una strana storia, di una storia incredibile. Un libro interdetto, per cui si uccide a catena, qualcuno che sa quello che solo io dovrei sapere... Fole, illazioni senza senso.” »
vi. Umberto Eco, Le Nom de la Rose, op.cit., p.485 ; Umberto Eco, Il nome della rosa, op.cit., p.483 : « “E se mai ti fosse servita una prova che questo libro è maledetto, l'hai avuta.” »
vii. Thomas Pynchon, L’arc-en-ciel de la gravité, trad. Michel Doury, Seuil, Paris, 1988, p.206 ; Thomas Pynchon, Gravity’s Rainbow, Vintage, London, 2000 (1ère éd. 1973, Jonathan Cape Vintage edition), p.164 : « But by now he is shivering, allowing himself to stare across his office space at the Book, to remind himself that of an original seven there are now only two owners left, himself and Thomas Gwenhidwy [...]. »
viii. Ibid., p. 164-165 : « The five ghosts are strung in clear escalation : Pumm in a jeep accident, Easterling taken early in a raid by the Luftwaffe, Dromond by German artillery on Shellfire Corner, Lamplighter by a flying bomb, and now Kevin Spectro... auto, bomb, gun, V-1, and now V-2, and Pointsman has no sense but terror’s, all his skin aching, for the mounting sophistication of this, for the dialectic it seems to imply... / ’Ah, yes indeed. The mummy’s curse, you idiot. Christ, Christ, I’m ready for D Wing.’ »
xi. Umberto Eco, Le Nom de la Rose, op.cit., p. 40 ; Umberto Eco, Il nome della rosa, op.cit., p.40 : «[...] far luce su un dolorissima enigma. »
xii. Umberto Eco, Le Nom de la Rose, op.cit., p. 292; Umberto Eco, Il nome della rosa, op.cit., p.288 : « “[...] è solo partendo da questo foglio che potremo ricostruire la natura del libro misterioso, ed è solo dalla natura di quel libro che sarà possibile inferire la natura dell’ omicida. ” »
xiii. Umberto Eco, Le Nom de la Rose, op.cit., p. 472 ; Umberto Eco, Il nome della rosa, op.cit., p. 470 : « “ Voglio vedere il libro che tu hai sottratto laggiù […]. Voglio vedere il secondo libro della Poetica di Aristotele, quello che tutti ritenevano perduto o mai scritto, e di cui tu custodisci forse l'unica copia.” »
xiv. Thomas Pynchon, L’arc-en-ciel de la gravité, op.cit., p.74 ; Thomas Pynchon, Gravity’s rainbow, op.cit., p.54 : « [...] if you ask Mr. Pointsman what Book, you’ll only get smirked at. It rotates, the mysterious Book, among its co-owners on a weekly basis [...]. »
xv. Orhan Pamuk, Mon nom est Rouge, op.cit., p.300 ; Orhan Pamuk, Benim Adım Kırmızı, op.cit., p. 192 : « “Biz üstelik daha da yasak, daha da tehlikeli bir şeyle, Müslüman şehrinde resimle uğraşıoruz.” »
xvi. Orhan Pamuk, Mon nom est Rouge, op.cit., p.287 : « “C’est une existence infernale, sûrement, que de vivre dans le soupçon qu’on a pu attenter aux choses qu’on reconnaît les plus sacrées, en illustrant tout simplement un livre, au cours de longs mois d’apparente félicité. ” » ; Orhan Pamuk, Benim Adım Kırmızı, op.cit., p. 183 : « “ İnsanın aylardır mutlulukla resmettiği bir kitabın, kutsal bildiği şeylere saldırdığından kuşkulanmak, yaşarken cehennem azabı çekmek.” »
xvii. Umberto Eco, Le Nom de la Rose, op.cit., « Premier Jour », « Après None ».
xviii. Ibid.
xix. Ibid.
xx. Umberto Eco, Le Nom de la Rose, op.cit., p.89 ; Umberto Eco, Il Nome della rosa, op.cit., p. 89 : « “tutti [...] i sentieri della mostruosità.” »
xxi. Umberto Eco, Le Nom de la Rose, op.cit., p. 480 ; Umberto Eco, Il Nome della rosa, op.cit., p. 478 : « “ Ma la legge si impone attraverso la paura, il cui nome vero è timor di Dio. ” »
xxii. Orhan Pamuk, Mon nom est Rouge, op.cit., p. 288 : « “On dit aussi, repris-je avec un tremblement dans la voix, que c’est nous qui aurions assassiné feu Monsieur Délicat, parce qu’il aurait compris, en voyant la dernière miniature, que c’était un blasphème contre l’Islam.” » ; Orhan Pamuk, Benim Adım Kırmızı, op.cit., p. 183 : « “Zavallı merhum Zarif Efendi,” dedim sesim titreyerek. “Sözümona bu son resmin tamamını görmüş de dine küfür olduğunu anladığı için bizler onu öldürmüşüz.” »
xxiii. Umberto Eco, Le Nom de la Rose, op.cit., p.94 : « “Nous sommes des nains, admit Guillaume, mais des nains juchés sur les épaules de ces géants [...]” » ; Umberto Eco, Il Nome della rosa, op.cit., p. 94 : « “Siamo nani,” ammise Gugliemo, “ma nani che stanno sulle spalle di quei giganti [...]” »
xxiv. Umberto Eco, Le Nom de la Rose, op.cit., p. 91. ; Umberto Eco, Il Nome della rosa, op.cit., p. 91 : « “gli ultimi sette giorni” »
xxv. Umberto Eco, Le Nom de la Rose, op.cit., p.310 ; Umberto Eco, Il Nome della rosa, op.cit., p. 306 : «Gli chiesi come mai pensava che la chiave per la sequenza dei crimini stesse nel libro della rivelazione. Mi guardo stupito : “Il libro di Giovanni offre la chiave di tutto ! ” »
xxvi. Umberto Eco, Le Nom de la Rose, op.cit., p.371 ; Umberto Eco, Il Nome della rosa, op.cit., p. 368 : « “ [...] realizzare le parole del libro... ” »
xxvii. Umberto Eco, Le Nom de la Rose, op.cit., p.489 ; Umberto Eco, Il Nome della rosa, op.cit., p. 487 : « Troppo tardi. L’Aristotele, ovvero quanto ne era rimasto dopo il pasto del vecchio, già stava bruciando. »
xxviii. Thomas Pynchon, L’arc-en-ciel de la gravité, op.cit., p.134 : « Certainement, le volume qui précédait le Livre –les premières quarante et une conférences- lui arrivèrent à vingt-huit ans comme l’ordre irrésistible de Vénus [...]. » ; Thomas Pynchon, Gravity’s Rainbow, op.cit.,p. 103 : « Surely the volume preceding The Book – the first Forty-one Lectures – came to him at age 28 like a mandate from the submontane Venus he could not resist [...]. »
xxix. Thomas Pynchon, L’arc-en-ciel de la gravité, op.cit., p. 132 « Quand nous l’[la fusée] aurons isolée, nous aurons prouvé le déterminisme de toute chose, de tout le monde. Il ne restera plus guère de place pour l’espoir. » ; Thomas Pynchon, Gravity’s Rainbow, op.cit., p. 101 : « When we find it [the rocket], we’ll have shown again the stone determinacy of everything, of every soul. There will be precious little room for any hope at all. »
xxx. Umberto Eco, Le Nom de la Rose, op.cit., p. 497 ; Umberto Eco, Il Nome della rosa, op.cit., p. 495 : «“ Sono arrivato a Jorge attraverso uno schema apocalittico che sembrava reggerebtutti i delitti, eppure era casuale. ” »
xxxi. Umberto Eco, Le Nom de la Rose, op.cit., p. 475 ; Umberto Eco, Il Nome della rosa, op.cit., p. 473 : « “Ho fabbricato uno schema falso per interpretare le mosse del colpevole e il colpevole vi si è adeguato. ” »
xxxii. Umberto Eco, Le Nom de la Rose, op.cit., p. 497 : « Je me suis comporté en homme obstiné poursuivant un simulacre d’ordre, quand je devais bien savoir qu’il n’est point d’ordre dans l’univers. » ; Umberto Eco, Il Nome della rosa, op.cit., p. 495 : « “Mi sono comportato da ostinato, inseguendo una parvenza di ordine, quando dovevo sapere bene che non vi è un ordine nell’universo. ” »
xxxiii. Marc Chénetier, Au-delà du soupçon : la nouvelle fiction américaine de 1960 à nos jours, Seuil, 1989, p.542.
xxxiv. Ibid.
___________________________________________________ - Auteur : Elise Duclos, Paris Ouest Nanterre La Défense
- Titre : Le motif du livre fatal dans le roman postmoderne : L'Arc-en-ciel de la gravité de Thomas Pynchon, Le Nom de la Rose d'Umberto Eco, Mon Nom est Rouge d'Orhan Pamuk - Date de publication : 20-11-2012 - Publication : Revue Silène. Centre de recherches en littérature et poétique comparées de Paris Ouest-Nanterre-La Défense - Adresse originale (URL) : http://www.revue-silene.comf/index.php?sp=comm&comm_id=131 - ISSN 2105-2816 |